lundi 23 novembre 2015

Passage en Librairie #3 - Divers


Alors, comme on apprend tout doucement à se connaître, voilà donc une nouvelle information utile (ou pas) : quand je suis tristounette, déprimée ou déboussolée (voire dans une franche dépression), j’achète des trucs. Voilà. Des bouquins, des bougies, des babioles trop mignonnes et bien sûr indispensables. Et samedi, le lendemain du tristement fameux jour dramatique, j'ai pris mon mec et mon portefeuille sous le bras et on est parti s'aérer l'esprit en plein centre-ville.

Et donc, le résultat :
(et oui, je trouve que j'ai été raisonnable compte tenu des circonstances)
(et oui, j'ai envoyé la facture à qui de droit)
  • Les Vieux Fourneaux T.1 de Lupano et Cauuet chez Dargaud : beaucoup l'ont apprécié et me l'ont conseillé, je me suis laissé tenter (avec deux tomes de retard...). Il parait que c'est drôle, sarcastique, cocasse mais aussi nostalgique. En gros, un paquet de promesses ! 

  • Une Braise sous la Cendre de Sabaa Taihr chez Pocket Jeunesse : c'est tout simplement la chronique élogieuse de Saefiel, du blog Les Petits Mots de Saefiel, qui m'a convaincue. Je suis dans un regain d'amour pour la fantasy et la dystopie, comme vous avez pu le lire dans mon billet sur La Passe-Miroir et j'ai envie de découvrir d'autres choses, de sortir de ma zone de confort à base de polars (même si je ne vais pas arrêter d'en lire, bien sûr !) et de littérature contemporaine.

  • Zodiaque de Romina Russell chez Michel Lafon : c'est aussi dans cette optique que je me suis pris celui-là. A voir. Le principe "importance des signes astrologiques" m'intrigue, bien que je n'y crois pas une seule seconde (c'est le côté borné des capricornes ^^).

  • Je t'ai rêvé de Francesca Zappia chez Robert Laffont : cette fois-ci, je ne remercie pas Babelio qui ne m'a pas sélectionné pour la dernière Masse Critique. Ce qui fait que j'ai absolument dû me prendre celui-là, toute seule avec mes humbles deniers. Je suis fâchée. Mais pas rancunière. Il traite de maladie mentale, plus précisément de schizophrénie, sujet qui m'intéresse et m'interpelle. En espérant qu'il tienne (lui aussi) ses promesses.

  • Tony Hogan m'a payé un ice-cream soda avant de me piquer Maman de Kerry Hudson chez 10/18 : Un petit peu de littérature contemporaine quand même parce qu'on ne peut pas renier ses premiers amours. Il y a déjà un petit moment que le titre avait capté mon intention mais c'est vraiment l'article de Folavril qui m'a convaincu. Et en plus, il est tout mignon, ce bouquin.

D'autres acquisitions :





Je me suis inscrite au "Mois 2" sur le blog Book en Stock et j'ai été sélectionné. J'ai donc reçu ce magnifique bouquin, avec une jolie couverture en dur, un très beau papier et, comble du chic, un marque-page "en tissu", en fil (zut, je ne sais pas comment ça s'appelle ce machin) : La Voix de l'Empereur T.1 Le Corbeau et la Torche de Nabil Ouali aux éditons Mnémos, roman coup de cœur de Dup. Une chronique doit être faite avant le 25 décembre et il faut participer en posant des questions à l'auteur durant tout le mois de décembre. Il fait partie de mes prochaines lectures !







Et, the last but not least, le fameux tome 1 d'Harry Potter en version illustrée par Jim Kay ! Un petit cadeau de moi à moi, parce que je suis très sage. J'en profite pour remercier mon amie Steph' pour sa participation :)
La bestiole est vraiment très très belle, un vrai plaisir à chaque page.


Et comme je suis super sympa, une petite preview pour ceux qui n'ont pas encore eu la chance de le feuilleter. 



On se retrouve très vite pour un tas d'autres machins : un ou deux tags, des petites chroniques et un film d'horreur :p ! 
Des bises !

lundi 9 novembre 2015

Les Plaisirs de la Semaine #4

Oui, je sais, ce truc était censé être hebdomadaire
mais, croyez-le ou non, parfois, je n'ai rien à dire !

#1 Le Musée des Arts Ludiques : Nous avons fait notre petite journée à Paris (grâce à Babelio, si si si rappelez-vous) et en avons profité pour faire une petite virée au musée des Arts Ludiques, où je n'avais encore jamais mis les pieds. Eh bien, c'était vraiment très chouette et on s'en est pris plein les mirettes si vous me permettez cette expression du siècle dernier (ou même de celui d'avant). Pas besoin de connaître les jeux vidéos pour apprécier (je n'y connais pas grand-chose moi-même), il suffit d'aimer les beaux dessins, les belles illustrations et les trucs magnifiques en général ! La quasi totalité des œuvres est rétro-éclairée et les couleurs et traits rendent vraiment très bien. Grâce à un audio-guide qui vous susurre à l'oreille (comment ça, j'en fais trop ?)(pensez à prendre des écouteurs, c'est vachement pratique !), nous découvrons leur genèse et la façon dont elles ont été pensé et de quoi elles sont inspirées. Je mets quelques photos pour vous donner une petite idée mais c'est évidemment beaucoup mieux en vrai.

Toutes les photos ici-présentes sont les miennes, prises à l'iPhone,
et restent totalement la propriété des artistes et du musée.
#2 Ingrid Desjours : Juste après le musée, nous avons donc été à la rencontre organisée par Babelio. Ce fut un moment très agréable (mais la personne juste à côté de moi, que je ne citerai pas par égard pour sa dignité, a commencé à s'endormir...), avec des questions plus ou moins pertinentes, comme souvent. Ingrid Desjours est vraiment quelqu'un de très sympathique, drôle et accessible (difficile à croire en la voyant, qu'elle est capable d'écrire de tels horreurs !^^).




Et (attention, moment de gloire perso et garantie sans modestie) elle s'est souvenue de ma blague (de merde, il faut bien le dire !) dans mon article sur Les Fauves ! D'où la dédicace en rapport avec Christian (Grey, qui d'autre ?). Et je vous jure que je vais me souvenir longtemps du moment où s'est mise à fesser gentiment sa table pour me montrer la différence entre la relation Ana/Christian et Lars/Haiko... C'était magistral. Si je n'étais pas aussi mal dégourdie quand il s'agit de discuter avec des gens que je ne connais pas, je l'aurais volontiers embrassé, après m'être étouffée avec mon rire.





#3 Swap : En octobre, Athénaïs du blog Un Bouquin Dans La Tasse proposait d'échanger livres et goodies en tout genre par voie postale. N'ayant jamais fait ce genre de chose, c'est avec plaisir que je me suis inscrite sur celui-ci. J'aime beaucoup le blog d'Athénaïs, elle poste pas mal d'articles sur les livres et le thé, accompagnés de superbes photos (oui oui, les photos de thé en gros plan, c'est vraiment joli, je n'y aurai pas cru non plus !)

Je me rends compte qu'on ne voit pas très bien les deux livres sur la photo, il s'agit donc de
deux titres de Michaël Mention : Sale Temps pour le Pays et Adieu Demain.
Elle m'a donc envoyé moult sachets de thé, (je ne vous raconte l'odeur qui s'est échappé du colis lorsque je l'ai ouvert, c'était divin !) ce qui va donner lieu à de nombreux dilemmes à chaque tasse que je vais vouloir me faire. Madame Indécision, c'est moi. Enchantée. Ensuite, il y a, non pas un comme prévu, mais DEUX bouquins ! Deuxième grosse surprise ! Ce sont des découvertes totales, je ne les connais pas du tout mais je fais entièrement confiance à Athénaïs, je suis sûre que ça va être une très bonne lecture. Notez tous les petits chocolats et les kitkats au thé (depuis la photo, il en manque, hein...) qui vont s'accorder parfaitement avec les petites tasses que je vais me faire ^^. Bref ! Tout est parfait ! Merci encore !


"C'est tout, pour le moment" comme dirait l'autre (qui dit ça déjà ? Je dois bugger, je ne m'en souviens plus du tout). On se retrouve bientôt pour diverses chroniques (Le Diable sur les Épaules, La Passe-Miroir, Tome 2 et un Point BD entre autres choses !), je vous souhaite une bonne semaine : ne travaillez pas trop, dormez bien, faites des bisous et des câlins mais lavez-vous bien les mains, y a la gastro qui traîne en ce moment ! (ouiiii maman !)

ByeBye !

mercredi 4 novembre 2015

"Profession du père" de Sorj Chalandon

Je vous l'ai dit lundi dans mon Bilan du mois d'octobre, ce livre m'a posé quelques soucis au moment de le classer dans une simple catégorie bête et méchante du type "j'aime/j'aime pas". Déjà, ce n'est pas forcément le genre de livre sur lequel je me jette en temps habituel. Les romans français de Rentrée Littéraire, il faut que quelqu'un dont j'estime les goûts me les conseille et qu'on me les vende comme des chefs-d'oeuvre pour que je me force. Je sais, c'est mal mais c'est comme ça. Ce fut le cas pour le dernier Delphine de Vigan et ce fut aussi le cas pour celui-là (présenté sur le blog de LéaTouchBook). L'auteur, Sorj Chalandon, est apparemment une grosse pointure mais je n'avais jamais ouvert un seul de ses ouvrages (d'ailleurs, vous pouvez vous moquer, je croyais que c'était une femme, Sorj, pour moi, c'était féminin, allez comprendre...). Et puis, je trouve toujours qu'ils ne se foulent pas pour les couvertures et j'aime bien les beaux livres. Bref ! On s'égare.

Celui qui nous raconte son passé, de la petite enfance à l'adolescence, jusqu'à sa vie d'homme de plus en plus âgé, c'est Émile Choulans. Le petit Émile a une particularité : il ne connaît pas le métier de son père. Celui-ci semble avoir tout vu, tout vécu et être à l'origine de tous les événements et de toutes les décisions importantes du siècle. Et Émile le croit. Parce que c'est son papa, qu'il l'impressionne et qu'il en a peur. Nous n'avons pas à faire à un papa gâteau qui déploie tout son imaginaire pour divertir son fils, non. Nous sommes face à un père despotique, violent et cruel, rejetant clairement la médiocrité et la banalité, que ce soit la sienne ou celle de son enfant unique. Et sa nouvelle lubie, dont il confie la réalisation au petit Émile, n'est pas des moindres : tuer le Général de Gaulle (Let's Kill Hitler ! Pardon, mais j'ai eu ça en tête pendant toute ma lecture et il fallait que je l'exorcise, Doctor Who référence inside).

C'est un roman angoissant. Nous sommes plongés dans une bulle où ne vivotent que le père, la mère et l'enfant. Personne, ou presque, n'y rentre et personne, ou presque, n'en sort. Ça en devient une secte où la parole du gourou fait loi et aucune rébellion n'est seulement envisagée. La mère, soumise au même traitement que son fils, n'a qu'une seule phrase à la bouche "Tu connais ton père.", phrase qui a failli plus d'une fois me faire balancer le bouquin à travers l'appartement (et si possible sur un chat qui réclame à manger, histoire de régler deux problèmes en une fois)(non, ils ne sont pas maltraités, c'est moi qui le suis). L'écriture est géniale et grandit en même temps que le narrateur, naïve et enfantine au tout début, elle reprend les codes et les phrases du père lors d'une phase d'imitation (très dure à lire d'ailleurs) de l'Émile-adolescent. La construction est telle qu'on en vient presque, nous aussi, à CROIRE, à nous demander si les "fantaisies" du père en sont bien, peut-être le monsieur dit la vérité dès le début, peut-être qu'il est vraiment agent-secret, pilote, chanteur, judoka, que sais-je encore. On en vient même à l'espérer, pour que tout cela n'ait pas servi à rien, tout en sachant pertinemment, puisque ce n'est pas notre père et que nous ne sommes plus des enfants, que rien n'est vrai et que tout ça n'est que folie pure.

Vous l'aurez compris, c'est un roman bouleversant, qui nous met face à notre propre rapport à la paternité, à la folie et au pardon. Les personnages sont diablement attachants, on en vient à les détester et à les aimer en même temps, tous autant qu'ils sont. La mère est peut-être celle qui m'a le plus marquée, elle ferme les yeux, ne voit rien et ne veut rien voir (par amour ? par habitude ? par désespoir ? par lâcheté ?) ce qui la fait devenir aussi coupable que le bourreau principal. A l'inverse, le père, manipulateur et auto-centré, m'a paru moins détestable à mesure que ses troubles et névroses semblaient devenir de plus en plus incontrôlables et fantasques. Émile montre aussi sa part d'ombre, notamment avec plus faible que lui (c'est toujours plus simple ainsi) mais c'est finalement son absence de rancœur, son pardon presque biblique mais pourtant assez crédible, qu'il montre tout au long de leur vie commune, qui nous reste en tête longtemps après avoir terminé l'ouvrage (sans doute à cause de son côté incompréhensible pour la plupart des gens, dont je fais assurément partie).
5/5
Gros gros coup de coeur !


C'est en rédigeant cette chronique que je me rends compte que j'ai beaucoup plus aimé ce roman que je ne le croyais, il trouvera donc une très bonne place dans mes coups de cœur et juste à côté de En Finir avec Eddy Bellegueule d'Edouard Louis sur mes étagères, parce qu'ils ont éveillé chez moi des sentiments et des émotions similaires (je crois me souvenir qu'Eddy Bellegueule, il a vraiment fait son vol plané dans le salon) et contradictoires, ce qui fait que je ne suis pas prêt de les oublier.