vendredi 7 octobre 2016

"Je Sais Pas" de Barbara Abel

Bien avant l'existence de ce blog, j'avais lu et adoré le diptyque Derrière la Haine et Après la Fin de Barbara Abel. Coup de foudre pour l'auteure, il faut bien l'avouer. Du coup, j'ai commencé à suivre la dame de près et à lire ses nouvelles parutions (il faut que je me penche sur les précédentes d'ailleurs) et si j'avais grandement apprécié L'Innocence des Bourreaux, force est de constater que Je Sais Pas, son tout dernier thriller, dont nous allons parler ici, est, pour moi, encore à un niveau bien au-dessus de tout le reste ! Je remercie une nouvelle fois les éditions Belfond qui, à travers NetGalley, m'ont permis de découvrir cet excellent livre avant sa parution officielle.


Que, Qui, Que, Quoi, Pourquoi, Keskispass, Quand et Où

Une belle journée de sortie des classes qui vire au cauchemar.
Une enfant de cinq ans a disparu.
Que s'est-il passé dans la forêt ?
À cinq ans, on est innocent, dans tous les sens du terme.
Pourtant, ne dit-on pas qu'une figure d'ange peut cacher un cœur de démon ?


Et ça donne quoi, cette affaire ?

A la lecture du résumé de quatrième de couverture, je dois vous avouer que je n'étais pas spécialement emballée à l'idée de lire un énième thriller sur la disparition d'un enfant, qui plus est en forêt (ce pitch n'est pas sans rappeler celui de Ne pars pas sans moi, pour n'en citer qu'un). Je ne cache donc pas ma surprise lorsque je me suis rendue compte que l'histoire n'allait pas du tout se rendre là où je croyais. En effet, si la disparition de la petite fille, Emma, a une place importante, le pivot central de l'histoire est sans conteste la disparition de Mylène, l'institutrice partie à la recherche de l'élève manquante. 

Difficile de trop vous parler de ce roman sans craindre de vous spoiler une partie de l'histoire, le nombre de tiroirs qu'elle comporte est bien trop important ! Si je ne devais dire que deux choses, ce serait celles-ci : j'ai dévoré ce roman en une toute petite soirée, à m'exclamer continuellement "non mais, c'est quoi, ces gens ?!" "Oh mon dieu, ils sont horribles !" et ainsi de suite, alors que de trash ou de gore, vous n'allez trouver goutte. L'horreur est ici beaucoup plus discrète, beaucoup plus insidieuse et s'inscrit dans un quotidien que l'on connait tous très bien. Pas de serial killer, pas de ventre éclaté ou d'éviscération consommée, juste l'horreur et la méchanceté de gens "simples" et "normaux". Et, je n'arrive pas à me souvenir d'un roman et/ou d'un film où j'en suis arrivée à détester purement et simplement une gosse de 5 ans (et sa sempiternelle phrase "je sais pas")(et la négation, bordel ?!) au visage angélique. La construction de ce personnage est tout simplement démente et clairement osée lorsque placée à côté de ce qui se fait habituellement. L'innocence des enfants est quelque chose qui est souvent mis en opposition avec la malfaisance des adultes, ici (et dans quelques épisodes d'Esprits Criminels), on se rend bien compte qu'ils sont beaucoup plus complexes que ça, les petits monstres...


5/5

En Bref
Comme vous le voyez, c'est une chronique très courte (pour une fois) que je vous ai écrite aujourd'hui, non par flemme ou parce que je ne sais pas quoi dire, mais simplement par peur de trop en dire et de vous gâcher l'intrigue, qui est l'une des plus surprenantes et originales que j'ai lu en thriller ces dernières années. Vous l'avez donc compris, c'est un coup de cœur (la Rentrée Litt est plutôt bonne pour moi cette année), une très bonne lecture où j'ai pu oublier tout le manichéisme littéraire habituel. Normalement, que vous soyez adeptes de ce type de roman ou pas, vous pouvez clairement y aller les yeux fermés, l'intrigue est géniale, les personnages tous plus détestables les uns que les autres et l'écriture, vive et prenante. Petit conseil d'ami néanmoins : prévoyez de l'entamer pendant une journée de congé ou tout autre moment où vous pouvez vous dégager du temps juste pour vous car vous n'allez pas pouvoir le lâcher. Enjoy !